accompagnement des populations du Mayo-Moskota dans l’établissement régulier des actes de naissances

Projet d’accompagnement des populations du Mayo-Moskota dans l’établissement régulier des actes de naissances

  1. Contexte et justification

Dans les localités de l’arrondissement du Mayo-Moskota, notamment Dzamadzaf, Hitéré, Bavangola, Krawa-mafa, Zélevet, plusieurs personnes ont perdu leurs pièces officielles comme les diplômes, les Cartes Nationales d’Identité (CNI) et les actes de naissances brûlés dans les maisons détruites par les éléments de Boko Haram pour les uns, ou perdus lors de la fuite pour les autres. Ce qui renforce le faible taux d’enregistrement des naissances et des personnes sans actes de naissance dans la zone. Beaucoup de personnes retournées ont affirmé que sans la CNI, elles sont limitées dans leur mouvement et sujettes à des interpellations par les Forces de Maintien de l’Ordre (FMO) qui les soupçonnent d’être des Nigérians au mieux, et, au pire des Boko-Haram. De plus, les personnes retournées disent qu’elles ne peuvent pas sortir de leur village et vivent dans la peur permanente et la tentation de repartir dans les camps de réfugiés ou au Nigéria. D’autres mêmes s’inquiètent que de telles frustrations puissent amener les autres à rejoindre la secte Boko-Haram. Par ailleurs, certaines personnes de ces villages ont affirmé que l’établissement de la CNI est, depuis la crise de Boko Haram, conditionnée par la détention de l’acte de naissance, pièce maîtresse et préalable à cette procédure, y compris pour les personnes dont les CNI sont périmées entre temps. Par ailleurs, l’absence de cette pièce est à l’origine de la déperdition scolaire pour les enfants du primaire, dont certains abandonnent l’école au cours moyen 2 ou avant à défaut de pouvoir présenter les concours et examens officiels. L’établissement de l’acte de naissance contribuera donc à garantir l’accès de ces personnes à l’existence juridique, à la nationalité camerounaise et, ainsi, bénéficier des droits citoyens.

Certaines personnes mal intentionnées approchent et arnaquent régulièrement ces citoyens en leur proposant de leur fournir des actes et disparaissent avec leur argent ou leur produisent de faux actes de naissance.

Ce sont ces raisons qui ont poussé l’association de droit camerounais Afrique Espoir (AFES) à se proposer d’accompagner les personnes qui désirent obtenir régulièrement l’acte de naissance.

 

  1. Objectifs

L’objectif principal de cette activité est d’accompagner les personnes désireuses de se faire établir régulièrement leur acte de naissance après les délais de rigueur.

Plus spécifiquement, il s’agit de :

  • Prendre contact avec le Sous-Préfet, le maire, le Lamido Mayo-Moskota ;

  • Sensibiliser, en collaboration avec les chefs traditionnels, les populations sur l’importance, la procédure et la nécessité de déclarer les naissances dans les délais réglementaires pour éviter les dépenses de l’établissement hors délai des actes de naissance et sur les procédures d’établissement des actes après les délais réglementaires de se faire établir la carte nationale d’identité et aux autres de poursuivre leurs études ;

  • Proposer aux populations de s’organiser et d’enregistrer les personnes désireuses de se faire établir régulièrement un acte de naissance ;

  • Prendre contact avec le médecin du Centre Médical d’arrondissement de Mozogo;

  • Prendre contact avec le Président des tribunaux de Mokolo et solliciter auprès de lui la possibilité d’organiser des audiences foraines